"Ah! Muse...toi..."

.                                                                                                           ... jamais tu ne m’uses.

     Comment pourrais-je présenter cette troisième série de poèmes illustrés ? Pas simple de répondre à cette question dans la mesure où je pense avoir rassemblé ici, sans fil conducteur bien précis, ceux que je n’ai pas réussi à placer dans mes recueils précédents. Mais en tout cas, pour les écrire, j’ai ressenti le souffle encore plus fort de mes muses qui n’ont, en fait, jamais cessé de fréquenter mes nuits et mes instants de solitude aux cours de randonnées photographiques, même si parfois elles donnaient l’impression de m’avoir abandonné.

      Elles m’ont permis d’exprimer mes incompréhensions quant aux comportements des personnes observées au cours de mes voyages ou de mes rencontres affectives. Pourquoi me suis-je senti si bien après m’être révolté ou indigné ? Qui n’a pas été interpellé de la même façon ? Et que s’est-il passé dans la tête des fées pour qu’elles soient tant désireuses de me soustraire à l’influence dominatrice de ces muses sur mon identité de poète ? Se sont-elles demandées ce que je deviendrais sans l’intervention de celles-ci et sans leur sève nutritive qui alimente mon encrier ?

        Ces combats perpétuels m’usent mais, d’un autre côté, m’amusent aussi. Pourquoi ne  décideraient-elles pas, d’un commun accord, d’intervenir alternativement dans ma vie, sans interférence destructrice, mais plutôt en collaboratrices complémentaires. J’ai peut-être une réponse dans un poème.

      Une majorité d’entre eux ont été écrits selon une technique littéraire que j’ai aussi utilisée pour en donner une définition. J’ai ainsi pu rendre hommage à des amies qui me sont chères, même indispensables pour mon équilibre, et exprimer mes émotions nées d’évènements du passé et de paroles envolées.

     Et comment ne pas s’émerveiller devant la beauté de Dame Nature, de tous ces paysages, de leurs habitants et de la sérénité qui y règne. Quel réservoir d’images, d’émotions, de couleurs et de silence sonore. Même le bruit de moteur d’un tracteur est apaisant. C’est un domaine que je dois encore plus explorer… Existe-t-il une Muse Pastorale qui serait disponible et prête à guider ma plume?

    Je termine cette prose par mes remerciements à celles et ceux qui, inconsciemment, ont contribué à l’élaboration de ce recueil. Peut-être ont-elles – ils - été l’incarnation de fées et d’elfes ou de muses, le court instant d’une inspiration passagère, mais qui sont certainement celle d’une amitié profonde bien ancrée – j’allais écrire encrée – tout au fond de mon coeur. …

          "J’ai l’impression que je n’arrive plus à diriger ma vie,
          Et de laisser faire le temps qui doucement s’enfuit..."

                                                                                                           Pierre, dit Papy - Ion